Rivardo Niyonizigiye

JO RIO 2016 : un soulagement pour les Burundais

Une murundikazi Francine Niyonsaba a reçu une médaille d’argent aux JO RIO 2016. Les Burundais, jeunes et vieux, hommes et femmes, politiciens, opposants politiques, etc., n’ont pas caché leur joie face à cette victoire et cet honneur au pays. Pour une fois depuis 2015, tous les Burundais ont trouvé un moment pour partager la joie.

Après une année de frustration, d’arrestations, de tortures, de soulèvement, de toutes sortes de maux, d’insultes, des mots lourds,… bref, une année de crise, voici enfin un moment d’unification. Un moment où tous, Burundaises et Burundais se sont entendus sur un mot : fierté du pays. Sans controverse et sans arrières pensées. Un moment des rares que tous les Burundais souhaitent voir sans comprendre comment le trouver. Pour une fois, on l’a trouvé avec les JO.  Aussi éphémère soit-il.

Des messages de fierté en provenance de tous les Burundais : pouvoir, opposition, neutres. Un autre moment où le drapeau burundais représentait les vraies couleurs du pays : Espoir, Paix, et Amour de la patrie. Sur le web et sur les ondes, le nom de Francine Niyonsaba résonnait comme un tambour porteur de bons messages. Des tweets et des retweets pour féliciter notre sœur. Des Likes sur son image et des shares de ses photos. Des commentaires de joie inondaient le web. Les profils Facebook, Whatsapp, Tweeter et autres ont été changés pour mettre en valeur la fierté de notre pays. Voici un moment d’allégresse.

Les personnalités au pouvoir ne pouvaient pas s’abstenir.

La Société civile a interrompu ses recherches de la vérité sur les crimes commis ici et là.

Une Société de télécommunication a sorti un mot…

 

Remerciements

Aux organisateurs des JO, je dis merci pour ce bon moment. Aux différents acteurs qui ont tout fait pour soutenir les athlètes burundais en général et Francine Niyonsaba en particulier, je dis courage. Vous avez bien fait pour le peuple burundais. Je sais que ce n’était pas facile mais votre courage a donné ce fruit dont on vient de savourer les bons goûts.

Merci chers athlètes burundais. Un grand merci à Francine Niyonsaba qui a su oublier les épines qui couvrent le Burundi pour nous honorer et enfin nous unifier.  Le Burundi a des talents, désespérées pour le moment.  Mais elle a pu montrer la valeur du courage.

Au moins, dans ce petit moment, nous avons oublié la crise…


A cause d’une simple minijupe…

Oh, my beautiful Burundi!

Tes enfants veulent sauvegarder ta culture

Mais ne tardent pas à tomber dans les pièges

De tes ennemies bénignes,

Qui se croient meilleures inventaires

De ce que serait toi.

Pourtant, ils le font très sévère…

 

Papa ne dort plus, ne mange plus et ne boit plus

Maman ne voit plus quoi faire dans le ménage

Les Smartphones ne se reposent plus

Les policiers n’arrêtent pas leurs patrouilles

Les journaux sont noircis

Et les ondes crient à la merci ;

Les couples se déchirent

Les rendez-vous se reportent

Les mariages se reportent

Les projets échouent ;

On insulte les cieux et les étoiles

On brule les écrans des téléphones

On fait des rafles ici et là

Perturbant ainsi la vie de toute une ville

De toute une nation… ;

On crie tous : alerte ! alerte !

On mobilise des camps et des corps

On refuse de vaquer aux activités

Boycottant les congrès et les conférences

Nuits et jours, sous le même argument :

« Culture contre toute indécence » ;

Les ancres coulent, les claviers se déchirent

Des éloges tombes et des coups de gueules suivent

A cause d’une simple minijupe

Un d’un habit à faible embouteillage

Dénommé collant…

Pourtant, c’est trop fort

Il y avait moyen de trouver

Une alternative…


La mondialisation tue les cultures africaines

Il existe une tendance dans le monde : la mondialisation. Où que vous alliez, tout le monde (riche ou pauvre) chante les mérites de la mondialisation. L’Anglais devient un outil et un visa vers ce qui est idéalement appelé le monde global. Aujourd’hui, les pays africains adoptent l’anglais oubliant leurs langues maternelles, raisons pour laquelle les cultures africaines sont en régression.

L’homogénéisation du monde : la religion, la culture et d’autres aspects semble être l’apogée de la civilisation du monde. On peut penser que tous les aspects de la vie vont changer en meilleurs. Quand on parle de globalisation, un paysan d’un village au Cameroun, au Burundi ou au Congo se croit dirigé par Obama et non par son président souvent accusé d’être corrompu. On est convaincu que le succès de la mondialisation va changer la façon dont les choses sont, au niveau économique, politique et social. Certainement, nous ne pensons jamais aux inconvénients pratiques du système.

Un système contre la nature

Le problème avec la mondialisation, c’est qu’elle est contre la façon dont la nature a été façonnée. De la création, nous avons l’homme et la femme avec différents traits physiques, des personnes avec des couleurs différentes, et les différentes façons de vivre. Cette diversité est naturelle. Il est normal que nous voyions des différences dans la société. Comment deux personnes peuvent tout à fait ressembler l’un à l’autre ? Même les vrais jumeaux doivent être différents. Ils peuvent avoir quelques traits de ressemblance, mais pas tous les traits. Quand on parle de l’uniformité (dans la culture, la politique, la religion …) qui passera de l’Amérique à l’Asie, cette idée doit avoir des lacunes. La diversité est l’harmonie.

Personne ne peut nier l’amélioration du monde avec l’avènement des nouvelles TIC. Aujourd’hui, vous pouvez obtenir toute information utile où que vous soyez dans tous les coins de la planète. C’est bon. Ce qui est sûr, je suis appelé à contribuer dans cette évolution. Et le premier apport dans l’évolution du monde, c’est la culture de l’individu. Je ne suis pas venu dans la société comme un parasite. Je dois partager mes valeurs. L’harmonisation culturelle est pire que l’impérialisme.

L’inconvénient manifeste est que l’homogénéisation sur laquelle repose ce système fait plus de mal que de bien aux cultures africaines. L’échange culturel n’est pas possible car il y a une culture plus financée que les autres : la culture occidentale.  En fin de compte, on se retrouvera entrain de faire campagne sur l’américanisation du monde. On dirait qu’il a commencé. Maintenant, les médias plus aimé et suivis sont CNN, VOA et BBC, tous promoteurs la culture occidentale. Le cinéma et la musique américaine envahissent l’Afrique effaçant tous les styles originaux africains. R & B et hip hop sont désormais privilégiés par les artistes africains qui ont soif d’imiter Rihanna, Ril wayne et d’autres stars. Beaucoup de gens en Afrique savent Beyonce, R Kelly et d’autres «super stars» américains, mais ils ne savent pas quelqu’un avec qui ils partagent une ville. De cette façon, les cultures africaines sont lentement oubliées et dans un avenir proche, ils ne seront plus.

Un chanteur Burundais chante le hip-hop à l’Américaine

C’est le même cas pour les langues africaines. Une langue est beaucoup plus liée à la société dans laquelle il est utilisé. Étant donné que la langue de la mondialisation tend à être l’anglais, les langues africaines n’auront pas leur place dans le nouveau monde. N’est-ce pas une façon de tuer volontairement les cultures africaines ? Sachant que la langue est l’identité de l’individu par excellence, ne nous rendons pas compte que la mort des langues africaines est la mort des valeurs africaines et la mort des Africains eux-mêmes ? Ce dont je suis sûr est que l’anglais sera la seule langue utilisée dans le processus de mondialisation et toute tentative dans la promotion des langues locales sera pour des fins historiques.

 Le système doit être réinventé

La mondialisation est prometteuse, sauf pour les cultures africaines. Compte tenu de son influence négative, il doit être réinventé. Dire que la diversité sera respectée tandis qu’une culture est plus financée que d’autres, ce serait un pur mensonge. On a besoin d’une autre approche qui serait inventé à la fois par les cultures occidentales et celles de l’Afrique – pour quoi pas du monde entier- pour préserver objectivement l’identité du monde et les vertus de la divergence. De cette façon, nous serons entrain d’empêcher les cultures africaines de s’effacer. Avec l’invention de l’approche, chaque valeur culturelle de la planète serait prise en considération. Sinon, ce sera l’occasion pour enterrer les survivants de la colonisation et un coup de main à l’impérialisme culturel qui ronge lentement les cultures africaines.