La Nature Pacifiste des Burundais

Article : La Nature Pacifiste des Burundais
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22 mai 2016

La Nature Pacifiste des Burundais

Malgré les crises et conflits répétitifs qu’a connus le Burundi, c’est un pays aux bons habitants. Ses enfants ont une culture vraiment calme et agréable. Chez eux, la paix n’est pas seulement dans la salutation « Amahoro»; elle est aussi dans leur vie, dans leur manière de penser et surtout dans leur manière d’agir.

C’est une histoire d’un petit garçon qui me poussa à conclure : les Burundais sont pacifistes naturellement. Il se peut que ce sont tous les africains ou tous les hommes du monde qui sont de cette nature, mais, avant de parler de l’Amazonie ou du Groenland, laisse moi parler de là où je suis né ; une place que je maitrise très bien.

C’était dans une matinée d’un certain dimanche. Je venais de la messe de la matinée, celle qui commence 6 heures du matin à la paroisse Saint Sauveur. Dans la ruelle qui mène au quartier, un groupe de petits enfants s’attroupe. Près d’eux, il y a ballon, signe qu’ils jouaient ou qu’ils allaient jouer au foot.  C’est leur habitude. Ils jouent dans cette ruelle presque tout le temps.

Quelque chose semble anormale. Je m’approche d’eux pour savoir de quoi il s’agit. Dans le cercle, un petit garçon s’allonge par terre. Son pied gauche saigne. Merde ! Il faut le dépêcher au centre de santé. Je me mets à chercher un taxi. Un garçon me suit en courant et me dit : « Monsieur, laisse tomber ! Il ne le veut pas ». « Quoi ? Il ne le veut pas ? », demandai-je. Je ne croyais pas mes oreilles. Je m’approchai de lui pour comprendre pourquoi il ne veut pas être soigné alors qu’il souffre.

« Monsieur, si ma mère apprend que c’est ce garçon qui m’a blessé, il va le tuer. J’ai peur que cela augmenterait les tensions entre nos deux familles qui ne s’entendaient même pas. Je dois me taire. », expliqua-t-il.

Personne ne peut penser qu’à cet âge, le petit garçon pourrait penser à préserver la paix à tel point.  Il estimait que tout ce qui pourrait créer des malentendus entre les familles était à écarter.  Je me suis arrangé pour que l’enfant soit soigné, mais toute la journée, son comportement me tournait dans la tête.

Tout commence dans la salutation

Quand deux burundais se rencontrent, ils se saluent par «  Amahoro » (Paix). Ce mot qui va au-delà du simple souhait se trouve dans les croyances du burundais.  Il a une grande influence dans leur manière d’agir comme la réaction du petit garçon.  La simple salutation s’infiltre dans la vie et presque tout burundais a un réflexe pacifiste. Dans les quartiers, dans les campagnes et dans la rue, les burundais ne sont pas agressifs.  En tout cas, il est très facile de distinguer une communauté burundaise d’une communauté swahilie.  L’histoire du petit garçon semble banale. Pourtant, elle témoigne une force, une philosophie et une vie sur laquelle se fonde la société burundaise.

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