Les apprenants africains contraints au double effort lors de leurs études

Article : Les apprenants africains contraints au double effort lors de leurs études
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26 mai 2016

Les apprenants africains contraints au double effort lors de leurs études

A cause de problèmes de langue, les apprenants africains (de l’Afrique noire en particulier) fournissent un double effort lors de leur cursus scolaire et universitaire. Cela handicape leurs performances. Comme l’élève ou l’étudiant est contraint à fournir un double effort, il fait un seul pas quand un étudiant américain ou européen du même niveau aura, lui,  fourni deux pas ! C’est la raison pour laquelle on trouve peu d’inventions dans beaucoup de pays africains.

Peu de cours dans les langues africaines

Les linguistes pensent que la tour de Babel aurait été construite en Afrique. Ce continent est riche en langues. Dans un seul pays on peut en effet trouver une multitude de langues. Dans beaucoup de pays africains, chaque ethnie possède une langue propre à elle même. C’est positif car cela représente une richesse culturelle immense mais il y a aussi un aspect négatif car cela freine l’intelligibilité dans les communautés africaines. Par exemple, les Bambaras ne peuvent pas communiquer avec les Bantous dans leurs langues maternelles. Cela est sans doute la cause de l’adoption des langues étrangères dans les systèmes éducatifs, une fois le colon venu en Afrique.

Sur tout le continent africain, les systèmes éducatifs sont élaborés dans les langues européennes comme le Français, l’Anglais ou l’Espagnol. Cette décision n’avait pas d’alternatives car il est difficile d’élaborer des cours dans les langues trouvées en Afrique.  D’ailleurs, ces langues étrangères sont venues pour unifier les ethnies jadis inintelligibles. Certain pays ont fait de ces langues européennes des langues officielles car elles sont plus unificatrices que les langues africaines maternelles.

Cela présente des inconvénients dans l’apprentissage. Si les cours sont élaborés dans une langue qui n’est pas maternelle, l’apprenant, avant d’apprendre ces cours, doit d’abord apprendre la langue dans laquelle est dispensé le cours. Le temps qu’il met à apprendre cette langue est grand et l’apprentissage, très lent. Par conséquent, la performance est minime par rapport à celle d’un apprenant qui apprend dans sa langue maternelle.

Apprentissage moderne diffère de l’apprentissage ancien via les contes

La forme de l’apprentissage moderne est aussi un défi. L’école moderne n’est pas dans la tradition africaine. La seule forme d’éducation trouvée en Afrique noire avant l’arrivée des blancs était le conte et les autres formes de littérature orale. L’apprentissage se faisait par la famille et la matière à apprendre était la vie dans la société ; la morale. Les autres matières à apprendre ont été apportées avec la colonisation. Cela aussi demande un effort dans l’apprentissage, surtout pour ceux qui ont commencé l’école au XIXe siècle, quand le taux de scolarité était encore très bas.

Qu’en dit l’UNESCO ?

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est consciente de ce problème. Personne ne peut ignorer que, sans école, la société n’est rien. L’Afrique ne pourra pas vaincre la pauvreté et trouver des solutions aux conflits et crises multiples que le continent connaît, sans école. Les pays africains en sont conscients, le monde en est conscient. La preuve en est que cette année, l’UNESCO avait comme thème : « Éducation de qualité, langue(s) d’enseignement et acquis de l’apprentissage ». Cela montre que cette organisation internationale comprend les problèmes que rencontre l’apprenant dans cette partie de l’Afrique et qu’elle a le souci de la langue dans laquelle la matière est donnée.

Ce qui reste difficile, c’est le moyen de relever ce défi. Tant que l’apprenant du sud du Sahara aura à fournir un double effort quand il apprend une leçon, il sera plus difficile pour cette partie du monde de se développer.

 

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